Monsieur le Président,
Fin 2023, les élus CFE CGC vous alertaient sur l’incompatibilité du nouveau modèle économique de la DRT présenté par la Directrice avec le dispositif des PRTT, ces plateformes ont été créés pour soutenir le tissu économique local de nos régions et s’adressent par conséquent à des PME et des TPE plus qu’à des grands partenariats industriels. Les présentations faites à cette période, par la directrice de la Recherche Technologique, qui se voulait rassurante, avaient, à minima, été incomprises des principaux concernés, et semaient déjà des doutes sur les objectifs recherchés.
Déjà à l’époque, nous signalions ce que les salariés des PRTT comprenaient comme des injonctions contradictoires, comme par exemple : viser de plus gros contrats (jamais inférieur à 50k€, en recherchant plutôt les plus de 300k€), en région, dans des environnements économiques hétérogènes et avec les PME et les TPE comme partenaires cibles.
Ces questions ont même été portées au Comité National fin 2023, avec pour seuls effets, des tentatives de démonstration de garantie sur l’avenir, lesquelles, reconnaissons-le, n’ont rassurées que leurs émetteurs.
Fin 2024, lors des journées CTREG à la PRTT de Nantes, réunissant les développeurs de partenariats de toutes les PRTTs, un certain nombre de nouvelles annonces a été fait, avec force et conviction. Après avoir salué les 10M€ de chiffre d’affaire réalisés au cours des 12 mois précédents par l’ensemble des PRTT, un message est délivré pour la survie des PRTT, se voulant rassurant à priori « vous ne savez pas que vous pouvez le faire mais on va vous apprendre à le faire ». Il fallait passer de 10M d’euros à 25M d’Euros de Produits Liés (PL) hors PL institutionnels, soit 2,5 fois plus en un an. Aujourd’hui cette utopie a été portée à 2 ans.
Les ambitions ont été bien reçues. Il faut bien sûr un nouvel élan en régions et les salariés appellent tous de leurs vœux le développement de leurs plateformes, de leurs partenariats, de leurs thèses, etc.
L’ambition de multiplier par 2,5 les résultats, initialement en un an, a été présentée comme un défi à prendre collectivement et pourtant le résultat est répercuté individuellement sur nos développeurs de partenariat. Quand on sait qu’ensuite aucun recrutement n’est prévu dans ce cadre, pire que certains stages ne sont pas ouverts, que des postes sont en voie de fermeture, que les effectifs diminuent, qu’on leur demande de prospecter des fonds industriels plus importants, cela relève une nouvelle fois
d’injonctions contradictoires, voire d’une mission impossible mais dans la vraie vie, pas au cinéma, impliquant des vrais salariés avec des vraies familles.
Cette année, les élus CFE CGC ont rendu visite à toutes les PRTT y compris à celle de Nice rattachée à CTREG mais dépendant administrativement de Cadarache (encore une incohérence pour les salariés). Outre les questions spécifiques locales, et à l’exception notable d’un site, partout ils ont entendu les mêmes inquiétudes, sans dramaturgie mais avec sincérité. Sur plusieurs sites des salariés ont déclarés être en souffrance, dans l’incompréhension des objectifs, dans la mise en concurrence entre PRTT et avec les unités du centre, et malheureusement induits par ces situations, dans les relations interpersonnelles au sein de la PRTT.
Les élus CFE CGC SICTAM ont proposé leur soutien si les salariés concernés le souhaitent, ils ont communiqué les coordonnées de la coordinatrice en charge de la prévention des RPS et invité à contacter le service médical en informant sur le dispositif d’échange possible avec un psychologue.
Les élus ne peuvent qualifier les situations rencontrées, ils peuvent simplement vous décrire, par les témoignages reçus, le sentiment d’abandon ressenti par beaucoup de salariés qui ne voient pas leur situation considérée, sur la mobilité, la prise en charge de leur besoin en effectifs, la valorisation de leur parcours et de leurs résultats, la mise en perspective de leur réalité de terrain, etc.
Ils peuvent aussi vous alerter sur la démotivation que ce flou entretient, nos collègues ne peuvent pas croire à un manque de vision ou d’ambition. Pis encore, ils ne peuvent pas admettre qu’on ne leur dise pas clairement les choses, fussent-elles difficiles, renforçant encore le sentiment d’infantilisation.
D’ailleurs, il a plusieurs fois été décrit que les difficultés ne remontent ni vers le représentant de l’employeur, ni au sein de la DRT…
Monsieur le Président, les élus CFE-CGC SICTAM comprennent que vous n’avez pas les clés des décisions de la DRT. Mais les élus vous ont entendu dire à maintes reprises toute l’attention que vous portez au sujet de la qualité de vie et de la santé au travail. Les élus CFE CGC vous en font crédit mais, Monsieur le Président, n’oubliez pas que nos collègues dans les PRTT sont des salariés du CEA dans votre périmètre de responsabilité.